Jo - Vy

L'Algérie de Jacky
Jo - Vy
 
Jo
1914, une bonne année ?
Yvette arrive
La SGS
La boxe
La SGS encore
Nice, le service militaire
Le temps des fiançailles
La guerre
Le trou
Faites bouchon !
Scandinaff ?
Les juifs, sortez des rangs !
Un train de la Shoah
A la table des paysans
Bois ce whisky
Le temps du retour
Les enfants arrivent
Yona, pas Jona
Le départ
 
Vy
Le temps explose
Les parents
L'enfance
Les fiançailles
Le mariage - la guerre
Les années bonheur
Le départ d'Algérie, l’exil
Les années retraite
Les années veuvage
L'artérite
 
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La guerre

Jona ne la trouva pas drôle, cette blague. Après deux ans et demi sous les drapeaux, il croyait en avoir fini avec l’armée, l’uniforme et tout le tintouin. Erreur, Jona ! Tu ne sais pas ce qui t’attend ! Mobilisé, il le fut non pas dans les Chasseurs Alpins, où il avait fait toute son armée, mais dans les Zouaves. Les Zouaves ? Mais pourquoi les Zouaves ? Jona ne comprenait pas. Il ne savait pas qu’il y avait plein de choses qui le dépassaient alors. Par exemple, on se préparait en haut lieu à de grosses pertes. Et on avait classé les hommes des colonies dans des catégories. Les juifs dans les Zouaves, les arabes et les noirs dans les divers Tirailleurs (Algériens, Marocains, Sénégalais…). Et l’on envoya par la suite ces divers corps dans des endroits choisis. Bien choisis. On appelait ceci du doux nom d’Armée d’Afrique.

Réjouis-toi, Jona, tu viens d’être incorporé dans le corps de régiment qui sera le plus médaillé de la guerre. Qui aura aussi les plus grandes pertes bien sûr. Ceci entraînant cela…(dix pour cent de morts quand même…). Mais n’anticipons pas.

Pour l’instant, Jona, tu t’emmerdes. Tu vas passer un hiver dans le Nord de la France à guetter une frontière où rien ne se passe. Tu auras le malheur d’apprendre le décès de ta mère que tu avais laissé bien malade. Tellement malade que ton père s’est endetté à mort pour payer les médicaments. Des piqûres d’or. Qu’est-ce qu’on n'inventait pas… Ça aurait pu lui faire du bien peut-être, mais son cancer était déjà trop avancé. Ce qui est sûr, c’est que ça coûtait bonbon !

En février, vous décidez de vous marier, Yvette et toi. En février 1940. Peu de couples avaient le courage (l’insouciance ?) de se marier à ce moment. Mais tu le feras. Tu viendras une semaine de permission à Alger et vous vous mariez.


D’ailleurs, le père Hazan l’avait pris à part :

« Dis-moi, tu vas pas faire un petit orphelin, hein ? ».

Sacré père Hazan ! Toujours le mot pour rire. Et délicat, avec ça ! Mais ça fait rien. Ils avaient fait attention. Pas de bébé pour l’instant.

La belle semaine que voilà. Mais elle est vite finie, et il faut retourner au front.

 

 

Rina Ketty - J'attendrai