Jo - Vy

L'Algérie de Jacky
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Jo
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Les années retraite

Un nouvel éclair l’amena en 74. Jonas prenait sa retraite. Ses années de captivité avaient compté comme années de travail. La moindre des choses !

Ce furent alors de nouveau des années bonheur.

Ils firent de nombreux voyages. D’abord, les séjours habituels à Nice. Toute sa vie, Jonas avait adoré Nice. Souvenirs de l’armée. Souvenirs de sa jeunesse. C’était rituel : « Yvette, fais les valises. On part à Nice. »

Et des voyages organisés : Le Tyrol, Venise, L’Espagne. La retraite était bonne. Ils avaient de l’argent. Enfin ! Les enfants étaient bien établis maintenant. Jacques travaillait dans une banque, Charles était informaticien, Marie-Paule -il fallait l’appeler Marie maintenant- Marie était institutrice.

Les trois étaient mariés. Et les petits enfants arrivèrent. Les petits-fils. Que des garçons. Charles : Emmanuel et Jonathan. Jacques : Aaron et Ruben. Marie : Thomas, Benjamin et plus tard Nicolas.

Yvette riait. Elle se rappelait son père qui râlait de n’avoir que des filles. Et maintenant Jonas râlait de n’avoir que des petit-fils…

Ce fut là aussi un beau moment de vie.

La semaine était centrée sur le repas du samedi. C’est qu’il y avait du monde, les samedis ! Eux deux, trois enfants et trois conjoints, sept petits-fils : quinze à table ! Les lundis, mardis, repos. Mercredi, on élaborait le menu. Jeudi, on faisait les courses à la boucherie cacher. Vendredi était le grand jour de la cuisine. Il fallait finir le repas avant l’arrivée du Chabbat pour qu’il soit conforme à la cachrout. On mettait déjà les rallonges à la table. Il fallait qu’elle soit grande, très grande.

Et le samedi, c’était le chahut, les exclamations, les fous-rires. Pourvu qu’ils ne parlent pas de la politique ! Les enfants jouaient dans le couloir. On voyait passer à toute vitesse des modèles réduits de voitures. Ou même des ballons baudruches. C’était bon, les cris d’enfants !

Bien sûr, il y eut des peines aussi. Le décès de ses sœurs Estelle et Hilda avaient été douloureuses, mais elles étaient si lointaines. Estelle était morte à Paris. Hilda en Israël. Mais quand Lucia partir vivre en Israël et que Suzanne décéda, elle qui avait toujours habité à deux pas et qu’on allait voir souvent, ce fut dur. Très dur. Mais que voulez-vous ? C’était aussi dans l’ordre des choses…

 

 

Dario Moreno - Si tu vas à Rio