le mariage

Avant le mariage, par tradition, il fallait aller rendre visite aux amis ou parents, leur porter des dragées, et en retour, ils nous faisaient des cadeaux. Mais il n’y avait pas de listes, nous avions des objets en double ou triple exemplaire !

Ma mère a voulu me faire un beau mariage, je pense aussi qu’elle voulait montrer à la famille et aux amis leur réussite, due au travail !

C’est ma patronne couturière qui m’a fait la robe. J’avais des demoiselles d’honneur …et tout et tout, nous étions beaucoup pour la noce, oncles, tantes, cousins, cousines, etc. !

La journée a été longue, entre la mairie, l’église, le photographe…

Apéritif chez un cafetier, client de la boulangerie, repas de noce pantagruélique chez un traiteur renommé à cette époque « Villanova », la salle était près de chez nous.

Après, sommes allés danser dans le magasin des Sérina ! Le soir, repas encore très copieux, danses encore, puis nous sommes partis en voyage de noce à Nice, vers minuit, heure du train. Nos pères nous ont accompagnés à la gare, mon père m’a glissé une enveloppe avant de partir.

Voyage, jusqu'à Narbonne, nous n’avions pas retenu de chambre, tout était complet.... nous avons fini par trouver une chambre au grand hôtel ! La nuit a été courte, car nous avions le train assez tôt le lendemain matin. Il n’y a pas grand chose à raconter, ce n’était pas le top, nous avions tout à découvrir !

Nous voilà partis très tôt vers Nice. A notre arrivée, nous étions devant la gare, ne sachant pas trop vers où diriger nos pas,… un jeune, nous voyant indécis, nous propose de nous loger chez l’habitant, car tous les hôtels sont complets, un 13 août, c’est normal. Il nous prend la valise, et nous voilà derrière lui, nous montons dans un immeuble, il tape à une porte, personne ne répond, et comme tout ça nous paraissait louche, vite, nous reprenons la valise, disant que nous nous débrouillerions nous-mêmes !

Tous les hôtels où nous demandions étaient complets, nous étions crevés, un hôtelier nous voyant fatigués nous a conseillé d’aller voir à l’hôtel Médicis, dans la même rue, il n’avait rien jusqu’au lendemain, et nous a proposé pour nous dépanner : un lit dans une salle d’eau ! Nous n’avons pas hésité, nous étions à bout et il faisait très chaud, nous ne demandions qu’une chose, dormir !

Le lendemain, nous avons eu notre chambre, toute simple, mais quel plaisir ! Pour la première fois, nous étions seuls, nous nous promenions, visitions, allions au restaurant à midi, nous prenions un Martini à la terrasse des cafés, c’était pour nous le luxe, la liberté !

Après une semaine de liberté, il a fallu rentrer ! Nous sommes allés nous installer dans la villa de Canet ; il y avait Yette et André Delecole qui étaient en vacances.

Chaque matin nous prenions la route de Perpignan, Jean allait à la banque, et moi chez mes parents les aider. Son père lui avait acheté une petite moto 125, ce n’était pas le Pérou, plusieurs fois nous sommes tombés en panne … les bougies …. Alors nous avons dû nous installer chez les parents, à la boulangerie,… super !

Il faut avouer que pour des jeunes mariés, dormir dans la chambre à coté de celle des parents, c’était pas vraiment idéal …mais hélas nous n’avions pas d’argent pour louer un appartement, le bonheur d’être libre a été de courte durée.

 Nelly s’est annoncée à ce moment-là, et je commençais les journées avec nausées et vomissements ; ce n’était pas la grande forme ; je m’occupais du ménage et des courses.

La grossesse s’est ensuite assez bien passée ; à cette époque, nous passions trois visites seulement, à trois mois, six mois, et une avant l’accouchement ; j’avais madame Trilles comme sage-femme, c’est elle qui m’avait mise au monde.

Le jour j, nous nous sommes réveillés vers six heures, j’ai fait les eaux, ma mère a envoyé Jean chercher la sage-femme, nous n’avions pas de téléphone. Ils sont revenus tous les deux à pied, elle pensait que ce n’était pas urgent. Mais en arrivant, elle a vu que ce serait rapide ; et l’accouchement s’est passé à la maison et très vite.