Jo - Vy

L'Algérie de Jacky
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Jo
1914, une bonne année ?
Yvette arrive
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Nice, le service militaire
Le temps des fiançailles
La guerre
Le trou
Faites bouchon !
Scandinaff ?
Les juifs, sortez des rangs !
Un train de la Shoah
A la table des paysans
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Le temps du retour
Les enfants arrivent
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Le départ d'Algérie, l’exil
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Le départ d'Algérie, l’exil

Ce fut une année mémorable, 1962. En mai, les enfants partirent à Marseille. En avion. Emmenés par une amie de la famille. En juin, ils envoyèrent un cadre en bateau avec le maximum d’affaires qu’ils pouvaient envoyer. Tous les meubles de famille, tous les meubles des Laskar et des Hazan étaient perdus. Laissés en Algérie. C’était un crève-cœur. Mais heureusement pas de morts dans la famille.

Si ce n’est en France où Danielle mourut à Marseille, laissant une fille dont elle venait d’accoucher. Et que Lucia élèverait comme sa fille. Ils trouvèrent un appartement rue de Locarno, à un jet de pierre de Lucia, Léon et Eugénie. Yvette s’occupa comme elle put de Jackie, la fille de Danielle. Les garçons revinrent à la maison, Jacques ayant été hébergé par Hermance et Robert, Charles par Suzanne et Marcel.

La vie se réorganisa. Jonas avait vu son salaire baisser drastiquement. Il était envoyé travailler jusqu’à Port-la-Nouvelle. Des semaines de séparation où il partait le lundi à 4 heures du matin et où il revenait le vendredi dans la nuit.

L’appartement n’avait que 3 pièces. Une chambre pour Jonas et elle, une pour les garçons. La salle à manger comportait un canapé où couchait la petite. Ce n’était pas commode. Il fallait baisser le son de la télé le soir. Avec le temps, on s’habitua.

Eugénie mourut en 1964. C’était aussi dans l’ordre des choses. Triste, mais inévitable…

Jacques avait eu de très bonnes notes au lycée. Il allait à l’université à Aix. En autocar. Il allait être professeur de lettres classiques. Quelle fierté ! Charles était plus difficile. Il venait de rentrer dans un mouvement sioniste. Il parlait de vivre dans un kibboutz. La petite irait au lycée Montgrand.

Parfois le chabbat, on recevait les nièces. Sylvia et Babette. Quelle bonne ambiance alors ! C’étaient des rires, des joies comme elle les aimait. Elle avait toujours aimé les grandes tablées, comme dans sa jeunesse.

Et puis, et puis, la maison se vida. Doucement.

Charles parla de plus en plus d’aller vivre en Israël, dans un kibboutz. Il partit en 68, juste après les évènements politiques. Jacques se maria avec la petite Edith en 1970. Charles vint en permission de l’armée israélienne pour le mariage. Marie-Paule hérita enfin d’une chambre pour elle.

Puis Jacques tomba malade. Des reins. Quelle souffrance ! Un fils malade, l’autre à 4000 kms. La vie du couple tourna de plus en plus autour de la maladie de Jacques. Et de son régime draconien.

Ils déménagèrent. Jonas avait trouvé un bel appartement dans une résidence pas très loin. Elle restait près de ses sœurs, Lucia, Suzanne, et maintenant Hermance, veuve, qui habitait près de Lucia. L’appartement était pourri. Il fallut une entreprise de nettoyage pour le mettre en état. Mais c’était bien. Il y avait une chambre pour eux, une pour Marie et même un salon attenant à la salle à manger. Le luxe !

Et un jour de janvier 1973, Charles revint. Définitivement. Avec une Suissesse. Une goya. Quelle étrangeté ! Revenir d’Israël avec une goya ! Mais bon. Il était revenu. Ils s’installèrent dans une petite chambre de bonne. Cela lui rappelait les années de l’après-guerre. Elle savait que ce seraient les meilleures années du couple.

Puis Marie-Paule s’émancipa elle aussi. Après le bac, elle allait à l’université à Aix-en-Provence. Elle avait des mauvaises fréquentations. Elle aussi quitta la maison. Elle allait vivre près d’Aix avec un garçon qui se droguait. Là aussi, une grande souffrance…

 

 

Enrico Macias - J'ai Quitté Mon Pays