Jo - Vy

L'Algérie de Jacky
Jo - Vy
 
Jo
1914, une bonne année ?
Yvette arrive
La SGS
La boxe
La SGS encore
Nice, le service militaire
Le temps des fiançailles
La guerre
Le trou
Faites bouchon !
Scandinaff ?
Les juifs, sortez des rangs !
Un train de la Shoah
A la table des paysans
Bois ce whisky
Le temps du retour
Les enfants arrivent
Yona, pas Jona
Le départ
 
Vy
Le temps explose
Les parents
L'enfance
Les fiançailles
Le mariage - la guerre
Les années bonheur
Le départ d'Algérie, l’exil
Les années retraite
Les années veuvage
L'artérite
 
Vous êtes sur
un site des Laskar&Co

Les fiançailles

De retour à Alger, elle retrouva l'appartement du quartier Nelson. Elle avait maintenant une chambre pour elle toute seule. Elle retrouva aussi le gentil garçon qui habitait dans le même immeuble, juste l'appartement du dessus. Laskar, qu'il s'appelait. Jonas Laskar. Il avait cinq ans de plus qu'elle, travaillait depuis l'âge de quatorze ans dans une société de transit sur le port, avait déjà fait son service militaire et en revenait avec de beaux muscles et un physique de Don Juan.

Ils avaient déjà sympathisé, même plus que sympathisés, elle l'appelait "Jo", il l'appelait "Vy". Ils avaient flirté à distance depuis un peu avant le mariage de Lucia. Lui, penché vers le bas de son balcon, elle, penchée vers le haut de son balcon, et Lucia qui criait : "Maman, maman, y a Yvette qui parle encore avec le voisin !"

Et puis, un jour, elle vit Jo Laskar entrer dans la salle à manger avec son père. Elle sut plus tard que son père avait interpellé Jo en lui disant : "Dis-moi, Jonas, les gens disent que tu tournes autour de ma fille, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est vrai ? Quelles sont tes intentions ?

Jo bafouilla : "Très correctes, Monsieur Hazan, très correctes".

"Alors, rentre à la maison, on va s'expliquer."

Ce fut une discussion comme les aimait Chalom. Jonas avait l'air sérieux, travailleur, gentil. Il dit qu'il aimait sincèrement Yvette. Qu'il était travailleur, qu'il avait commencé de travailler à l'âge de quatorze ans comme coursier sur le port dans une grande entreprise d'import-export maritime.

Alors Chalom sourit. Il avait trouvé son dernier gendre. Il cria : "Eugénie, sors l'anisette !" Car c'était l'anisette qui scellait les contrats.

Alors, ils commencèrent à se fréquenter officiellement.

Le dimanche, ils allaient se promener dans le quartier, accompagnés de Mireille, la jeune sœur de Jonas, qui faisait office de chaperonne.

Le père de Jonas, Jacob, travaillait comme comptable dans un journal : "L'écho d'Alger". La mère de Jonas était très gravement malade. Maintenant, on dirait qu'elle avait un cancer. Le médecin avait prescrit des piqures d'or. Des piqures d'or ! Cela coûtait une fortune et Jacob avait dû s'endetter lourdement pour payer ces piqures.


Jacob Laskar

Fortunée Benyounès

Ils avaient quatre enfants. Jonas, l'ainé, Mireille la cadette, puis Edgard et Edouard le tout petit.

Ce temps de fiançailles, ce fut un moment de bonheur. A Alger, on était loin des évènements européens et l’arrivée au pouvoir d’Hitler et la montée du nazisme étaient des choses lointaines. En 1939, les congés payés étaient devenus une réalité incontournable et les vélos étaient devenus très à la mode. Jonas décida d’acheter un tandem. Cela leur permettrait de faire de belles balades dans les environs d’Alger tout en semant Mireille leur chaperonne.

Il avait commandé le tandem. Le jour où celui-ci arriva, arriva d’abord une missive bleue pour Jonas : un acte de mobilisation ! La guerre était déclarée. Le monsieur qui livrait le tandem repartit avec. Ils ne firent jamais de vélo…

 

 

Los Chakachas - Eso es el amor